MYRIAM BEN HAIM l'Algérienne
MYRIAM BEN
Vue sur le Quotidien EL WATTAN
Myriam Ben
Née à Alger, en 1928, Myriam Ben est le pseudonyme de Marylise Ben Haïm. Institutrice jusqu'en 1956 et collaboratrice dans Alger Républicain, elle aimait rappeler sa double ascendance juive : berbère par son père, Moïse Ben Haim, dont les ancêtres appartenaient à la vieille tribu algérienne des Ben Mochi ; andalouse par sa mère, Sultana Stora, issue d'une famille de musiciens juifs expulsés d'Espagne. Très engagée pour les questions humanitaires, elle participe à la guerre de libération algérienne en devenant agent de liaison dans le maquis de l'Ouarsenis, dit le « Maquis Rouge ». Recherchée par la police, elle entre dans la clandestinité. En 1958, elle est condamnée par contumace à vingt ans de travaux forcés par le tribunal militaire d'Alger. Sa famille, harcelée et menacée, quitte l'Algérie pour Marseille. Elle reste dans la clandestinité jusqu'à l'indépendance. Après 1962, elle est conseillère pédagogique à l'Ecole normale de Bouzaréah. Myriam Ben quitte l'Algérie en 1965, lors de la chasse aux communistes sous la présidence de Houari Boumediène, jusqu'à la fin des années 70. Installée en France, elle en profite pour rependre ses études et met à profit cet exil forcé pour écrire et peindre. Elle est l'auteur de romans, de nouvelles, de poèmes et de textes pour le théâtre, dont Ainsi naquit un homme (Alger, La Maison des livres, 1982), Au carrefour des sacrifices, poèmes. (Paris, L'Harmattan, 1992), Recueil de Nouvelles de Femmes de la Méditerranée (Tunis, 1995)… Elle peint et multiplie les expositions en Algérie et à l'étranger. De 1976 à 1986, le Centre culturel de la wilaya d'Alger expose ses œuvres régulièrement. Au début des années 90, elle se résout à reprendre le chemin de l'exil lorsque le terrorisme instaure une nouvelle ère en Algérie. En 1994, elle est sollicitée par le Forum Femmes Méditerranée de Marseille pour présider un jury chargé de récompenser une nouvelle féminine. Après avoir hésité à accepter cette invitation, tant elle est préoccupée par la vague d'assassinats en Algérie, elle participe finalement à ce Forum pendant plusieurs années. En 1999, elle fait paraître des mémoires, Quand les cartes sont truquées, et elle expose encore à Marseille, à la galerie Art 25 en avril 2001. En automne de la même année, elle est hospitalisée d'urgence à Vesoul. Elle décède le 19 novembre 2001, laissant derrière elle des écrits et un souvenir ineffaçable de courage et de lutte pour les causes justes.
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