Au delà de la Rive

Au delà de la Rive

LE COIN DU BOUQUINISTES (ALGERIE)

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              INFO              

 

Un autre épisode de la guerre d'Algérie

     à la Librairie Résistances, samedi

 

 

Publié le 30-06-2010

 

Le gouvernement français, avec De Gaulle à sa tête, a fait guillotiner plus de 200 combattants du FLN pendant la guerre d'Algérie, dont des dizaines en France. Mostefa Boudina sera à la librairie Résistances ce samedi 3 juillet pour raconter les deux ans qu'il y a passés dans les couloirs de la mort de la prison de Fort Monluct, à Lyon.

Présentation par l' auteur, Mostefa Boudina, de son livre : " Rescapé de la guillotine" : samedi 3 juillet 2010 à 17h30

Combattant du FLN en France, le colonialisme français, en violation du droit international, ne lui a pas accordé le statut de prisonnier de guerre, pas plus qu'à ses camarades.

Il raconte les conditions de détention, l'héroïsme de ces détenus, leurs grèves de la faim pour obtenir des conditions de détention moins sauvage, l'exécution par la guillotine de plusieurs militants du FLN pendant son séjour dans cette forteresse.

Il rappelle, fort à propos, que De Gaulle, assisté par ses ministres de gauche, a fait décapiter plus de 200 combattants du FLN en Algérie et en France, et ceci jusqu'aux derniers jours, alors que "notre grand homme" savait pertinemment que l'Algérie avait gagné de haute lutte son indépendance.

Une histoire qui mérite d'être entendue.

Librairie Résistances :

4 Villa Compoint (angle 40 rue Guy Môquet). 75017 Paris.

M° Guy Môquet ou Brochant (ligne 13). Bus 31. Arrêt Davy-Moines

http://www.librairie-resistances.com

 

 

 

Le Journal Libérté du (Jeudi 22 Avril 2010)

RACHID BOUDJEDRA À "LIBERTÉ"

"Le complexe du colonisé est beaucoup plus fort chez nous"

                                                                                                                                    Par : Sara Kharfi

"Les Figuiers de Barbarie" est le dernier roman de cet auteur prolixe et majeur de la littérature algérienne. Dans cet entretien, il revient sur ses thématiques récurrentes, ses obsessions, sa vision de la guerre et  de l'Algérie.

Liberté : Figuier de Barbarie est une expression qui prend un double sens. Du côté français, c'était une insulte, mais du côté algérien, c'était plutôt un compliment. Pourquoi avoir opté pour ce titre ?
Rachid Boudjedra : D'abord, objectivement. Dans la ferme où j'ai passé beaucoup de vacances d'été, c'était à la fois une ferme et un haras (il y avait l'élevage des chevaux), les palissades étaient toujours en figuier de Barbarie dans notre région, et d'ailleurs dans toute cette région des Aurès. J'ai vécu dedans. Ça m'a fasciné et j'ai trouvé, avec l'âge, avec le temps, que le figuier de Barbarie est quelque chose d'assez particulier. Souvent, les gens ne l'aiment pas beaucoup, mais je trouve que d'un point de vue esthétique, c'est une structure et une sculpture. Il a aussi cette qualité (ou défaut) d'avoir des épines très fortes. Il a des fleurs absolument formidables, mais que les gens ne connaissent pas. Jamais je n'ai entendu parler un écrivain méditerranéen de la beauté des fleurs de Barbarie quand ça fleurit. Le figuier de Barbarie donne de très grosses fleurs blanches, mauves, jaunes et rouges. Quatre couleurs en même temps. Donc, j'ai vu des enceintes des fermes recouvertes complètement par les fleurs ; on ne voit pas les parties qui ressemblent à du plastique et les épines. Le figuier de Barbarie est un peu, pour moi, l'Algérien. Il est très fier, très digne, mais en même temps, il peut être très agressif. Mais je crois qu'il est agressif quand on lui fait du mal. L'Algérien n'est pas quelqu'un d'agressif, malgré tout ce qu'on dit de nous-mêmes négativement. On admire les Marocains, les Tunisiens, les Égyptiens, et même chez les intellectuels, on a cette façon de se voir. Nous avons le déni et la haine de soi. Je ne sais pas, mais, quelque part, la haine de soi a des racines coloniales. Le colonialisme, on ne s'en débarrasse jamais, c'est une maladie chronique, une lèpre. Et donc, voilà pourquoi les Figuiers de Barbarie. Et puis il ne bouge pas. N'importe quel arbre peut bouger par le vent et n'importe quel arbre peut vous érafler, mais pas le figuier. Si vous vous en approchez trop près, il pique. Et l'Algérien est comme ça, il est très orgueilleux — dans le bon sens —, très fier, très digne, mais quand on l'attaque, il devient très méchant.

On retrouve dans ce nouveau roman, les thèmes des précédents : le père toujours omniprésent, et vous reprenez l'histoire du Vainqueur de coupe. Pourquoi ? Est-ce des questions qui n'ont pas été élucidées dans les précédents écrits ?
Le roman n'est pas une clinique, on n'y va pas pour se soigner ou pour résoudre un problème. Ce qui manque chez l'écrivain algérien, ce sont les fantasmes. Aussi bien chez les anciens, dont le grand Kateb Yacine. Le fantasme est autocensuré en Algérie. Il y a la censure sociale et il y a l'autocensure. Mes fantasmes sont toujours les mêmes, depuis que j'écris et même avant ; ils fonctionnent et ils reviennent. Je crois qu'on écrit toujours un seul roman, on réécrit le même roman, par exemple les vingt tomes de Proust, c'est le même roman. Je fonctionne avec le fantasme, et c'est pour cela que ces fantasmes reviennent tout le temps. Je ne changerai jamais. C'est comme les cauchemars, je fais les mêmes cauchemars, je fais les mêmes rêves ; c'est répétitif. Quand j'écris, je fais fonctionner mes fantasmes, le seul point qui change, c'est l'angle, le point de vue. Vous ne poseriez jamais cette question à un peintre. Picasso, dans Femmes d'Alger dans leur appartement (formé de sept parties), il a repris exactement le Guernica (c'est un petit village basque bombardé par Franco). Je ne vois pas la différence entre les deux, sauf que le Guernica est une seule toile. Dans chaque roman, ce sont les sujets qui changent, ce sont les mêmes personnages, et puis il y a toujours le narrateur au centre. Et puis, vous savez, beaucoup d'Algériens n'ont pas lu le Vainqueur de coupe. Aussi, quand j'écris, je pense aux jeunes qui aiment la littérature et qui n'ont pas lu tout Boudjedra.

Les Figuiers de Barbarie est-il un roman de la désillusion ?
 Je n'aime pas le mot. Ils sont un peu dans la désillusion, mais ils sont surtout dans la perplexité. La notion d'échec est présente chez les intellectuels parce qu'ils pensent leur vie. Qu'est-ce qu'un intellectuel ? C'est quelqu'un qui pense sa vie, qui se réfléchit, qui s'analyse. Et quand ils (Omar et le narrateur, ndlr) font l'heure de vol, ils font le bilan de leur vie, et c'est l'échec, c'est l'échec total. C'est la désillusion et la perplexité. Chaque peuple se pose la question : pourquoi ne sommes-nous pas heureux ? 

Ce sentiment d'échec n'est-il pas une conséquence du fait que les deux personnages centraux, Omar et le narrateur, avaient fait la guerre ?
Oui, mais pas seulement. C'est l'une des raisons. L'autre raison, c'est l'échec de l'indépendance, il ne faut pas oublier qu'on a eu un coup d'État tout de suite en 1965 ; on a eu octobre 1988, après on a eu les dix ans de terrorisme intégriste. L'horreur ! 

Vous dites dans ce roman que toutes les révolutions sont des échecs, mais il faut les faire quand même. Pourquoi ?
Dans l'Algérie de 1962, il y avait 10% d'enfants scolarisés, il y avait une seule université dans toute l'Algérie, et il y avait un hôpital par grande ville. Aujourd'hui, combien d'universités nous avons ? Combien de gosses vont à l'école ? L'Algérie indépendante est beaucoup mieux, soixante mille fois mieux. Bien sûr. Mais, cependant, l'Algérie ne pouvait pas faire mieux que ce qu'elle a fait jusque-là pour des raisons objectives et subjectives. L'histoire est très subjective aussi. L'Algérien a l'impression que l'intellectuel marocain ou tunisien vit mieux que lui. C'est faux ! Je dirai même que l'Algérien vit mieux. Nous avons des complexes que Fanon avait définis il y a bien longtemps. Le complexe du colonisé est beaucoup plus fort chez nous, parce que nous avons été une colonie de peuplement, que la France n'a pas essayé de tuer les gens ou de les détruire ; elle a surtout essayé de détruire l'identité, et ça c'est un vrai problème. Mais nous en parlons, ça nous inquiète, et c'est bien pour cela que nous sommes un pays intelligent. Car nous sommes inquiets, parce que nous sommes partis de très loin, nous visions très haut, et nous sommes arrivés à un certain niveau qui n'est pas si mauvais que ça, mais qui ne nous satisfait pas. Et ça, c'est une forme d'intelligence. Les deux personnages sont intelligents et malheureux. Qu'est-ce que l'intelligence sinon avoir conscience de soi, mais elle est malheureuse.
 
Vous dites aussi qu'une langue est révélatrice des équivoques de son histoire. Quel est votre rapport à la langue ?
Je suis bilingue. J'aime beaucoup les langues parlées algériennes que je trouve métaphoriques et extraordinaires, et que j'utilise dans mes romans en arabe. Malgré tout, il est quand même étonnant que nous continuions dans les langues parlées à utiliser le français, à le casser, à le détruire, à le transformer, à le conjuguer. Un substantif français est souvent conjugué en Algérie. Je crois que la métalangue reflète la complexité de l'identité algérienne.

Mais cette métalangue n'est-elle pas représentative d'une violence ? Une confrontation ?
 Par rapport à l'identité ? Oui, bien sûr ! Il y a cette fascination/répulsion pour le colonialisme. 

Vous consacrez au colonel Amirouche quelques lignes avec lesquelles vous réhabilitez — un peu — son image. Amirouche fait également l'actualité ces derniers temps avec la parution du livre de Saïd Sadi. Que pensez-vous du parcours de ce martyr ?
Il n'y a pas que le colonel Amirouche. La révolution est faite par des révolutionnaires qui sont souvent héroïques. Mais pas des héros. Amirouche a été un type formidable, mais il a été amené à commettre des crimes contre ses propres troupes. Dans son cas, il est vrai qu'il a été poussé par les services de renseignement français. Par l'armée et par un certain nombre de choses. Moi, j'ai la preuve qu'il n'était pas du tout contre les intellectuels. Il a assassiné quelques intellectuels, il a commis quelques massacres contre les populations, mais il a aussi fait le contraire. Il a fait refouler certains intellectuels vers la Tunisie, parce que le maquis devenait intenable. Lui, il n'a pas fui. Des gens ont parfois été liquidés injustement, mais la France, il faut le reconnaître, a essayé d'infiltrer les maquis. Amirouche est un chef ; c'est un être humain, tout comme Belkacem. À la limite, j'en veux à Krim Belkacem d'avoir fait assassiner Abane Ramdane. Car l'ordre est venu de Belkacem. Boussouf n'a été qu'un second couteau. C'est terrible ! Belkacem, au moment de l'exécution d'Abane, était dans la pièce à côté, et Bentobal raconte que Krim aurait pleuré. Si au moins Abane avait été jugé dans un tribunal révolutionnaire ! Ce sont trois bonhommes qui ont décidé de le tuer. À mon sens, et c'est une hypothèse, c'est parce qu'Abane était le plus progressiste. Ils l'ont liquidé d'une façon terrible. Dans ce roman, je fais justement le parallèle entre la liquidation d'Abane Ramdane et celle de Ben M'hidi. Aussaresses raconte qu'une fois qu'il a été exécuté (c'était à Baba Ali), ils l'emmenèrent à l'hôpital Mustapha. Le médecin l'a ausculté et ils ont constaté le décès à l'hôpital. Un ami de Ben M'hidi m'a raconté que la corde a cassé trois fois, alors qu'il était très maigre et très petit. Ça n'a jamais été raconté, même pas par les historiens. Je crois que c'est le premier roman qui met tout ça en bouillie. Je voulais rendre hommage à tous ces gens-là. Par exemple à Maillot qui sans la cargaison énorme qu'il avait amenée dans l'Ouarsenis, peut-être que la révolution algérienne n'aurait pas pu se faire. Dès que ce convoi a été distribué sur toute l'Algérie, Amirouche a remercié le chef de la région de l'Ouarsenis. Mais Maillot n'a même pas une rue à son nom. Yveton a une petite rue, au Clos-Salembier, là où il est né.

Vous lui consacrez une bonne partie dans votre roman d'ailleurs…
Parce que sa mort est exemplaire. Il était innocent. Il n'a pas tué, il n'a jamais tué personne, mais la France voulait en faire un exemple : le premier pied-noir, membre du FLN, exécuté. 

Pourquoi avoir opté pour l'avion comme lieu où la machine des souvenirs s'enclenche ?
Pour deux raisons. D'abord parce que l'espace aérien est un espace neutre, et il devait y avoir un règlement de comptes entre ces deux copains. Lorsqu'Omar est descendu du maquis, il a accepté l'histoire (ndlr, un père qui travaille pour la France et un frère membre actif de l'OAS). Puis il a commencé à se rétracter, à  changer de position. Je voulais que le règlement de comptes ne se fasse ni chez Omar ni chez le narrateur, mais dans l'espace, parce que l'espace aérien est neutre par définition. La deuxième chose est due au fait que j'ai étudié le grec et qu'il y a chez les Grecs cette notion d'unité d'espace, de temps et de sujet. J'ai fait cela dans l'optique d'avoir un espace et un temps (l'heure de vol). Troisième chose, et c'est franchement par hasard : c'est un copain que je rencontre souvent dans l'avion, donc nous renouons à chaque fois. On se rencontre dans les aéroports. Je me demande s'il ne s'arrangeait pas pour qu'on se rencontre dans l'aéroport, comme dans le roman.

S. K.

Les Figuiers de Barbarie, de Rachid Boudjedra, roman, 204 pages, éditions Barzakh, Algérie, avril 2010, 600 DA.

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Les Figues de Barabarie en Fleurs

Rachid Boudjedra, né à  Ain Beida(Constantinois) en 1941, est un écrivainet poéte algérien de langue française et de langue arabe.

Il passe sa jeunesse à Aïn Beida. Issu d'une famille bourgeoise, il commence ses études à Constantineet les poursuit à Tunis

Dés 1959, il prend le maquis. Blessé, il voyage dans les pays de l'Est, puis l'Espagne , où il est représentant du F.L.N.

En 1962, après l'Indépendance, il rentre au pays natal et devient un étudiant syndicaliste. Il entreprend alors des études de philosophie à Alger et à Paris

 Il obtient une licence de philosophie à La Sorbonne en 1965 et achève son cursus en présentant un mémoire sur Céline. Il se marie avec une Française.

Il se destine à l'enseignement (Blida) mais en1965, après la prise du pouvoir par Boumediénne, il quitte l'Algérie. Interdit de séjour pendant plusieurs années, car il faisait l'objet d'une condamnation à mort par fatwa, il vivra d'abord en France de 1969 à 1972 (il sera professeur de philosophie au lycée de Coulommiers), puis au Maroc où il enseignera à Rabat  jusqu'en 1975.

En 1977, il devient conseiller pour le ministère de l'Information et de la Culture. Il participe à la rubrique culturelle de la revue hebdomadaire Révolution africaine. Il est membre de la ligue des droits de l'homme. Il a une sœur et un frère.

En 1981, il est nommé lecteur à la SNED et enseigne à l'IEP d'Alger.

(Source Wikipédia)

 

Le Quotidien EL WATAN du 26/10/2009

Le roi livre sous le chapiteau

Fin de polémique sur la délocalisation du 14e salon international du livre d'Alger (SILA). La manifestation se déroulera sous un chapiteau blanc, sur l'esplanade du complexe sportif 5 Juillet, à partir de demain et jusqu'au 6 novembre prochain. Hier, lors d'une conférence de presse animée au même endroit, Smaïl Ameziane, commissaire du Salon, a annoncé la présence de tous les éditeurs algériens. Le transfert de la manifestation du Palais des expositions de la Safex vers l'esplanade du 5 Juillet avait suscité la colère des deux syndicats des éditeurs (SPL et SNEL) lesquels avaient menacé de boycotter le Salon. « Nous n'avons aucune difficulté avec les éditeurs tant algériens qu'étrangers », a précisé Smaïl Ameziane, assis à côté de Youcef Sayah, Samia Chikh, Bouzid Harzallah et Hassan Bendif, membres du comité d'organisation. Une manière de suggérer que tout est rentré dans l'ordre.



Le nombre des éditeurs algériens est de 145. « Je n'ai aucun problème avec les éditeurs. Ce sont tous des collègues. Et je respecte l'éthique professionnelle », a soutenu M. Ameziane. Avec des éditeurs venus de 25 pays, le nombre global des participants sera de 343, alors que celui des ouvrages avoisine les 120 000 titres. L'installation du chapiteau et des stands est assurée par les entreprises algériennes Astalavista et Exposign. « Astalavista est issue de l'Ansej. Il n'y a ni euros ni dollars, pas d'étranger. Les prix des chapiteaux et des installations sont connus par l'Etat et les particuliers », a-t-il indiqué. L'espace est loué à 1500 DA le mètre carré. Le prix est identique pour les chapiteaux et pour l'équipement des stands.

Le chapiteau qui abrite le Sila s'étale sur une superficie de 20 000 m². Interrogé sur la censure, M. Ameziane a soutenu que tous les salons, notamment dans les pays arabes, sont codifiés par « des lois relatives à l'outrage aux institutions, à la morale, à l'extrémisme. Il y a beaucoup d'ouvrages que vous n'aimeriez pas voir circuler. Les livres qui portent atteinte à la moralité ou prônent le radicalisme religieux ne sont pas admis. L'ENTV n'est pas Canal Plus. Il y a des films qu'on ne voit pas en famille. L'Algérie est le seul pays où l'on évoque la censure », a-t-il affirmé. Selon lui, les livres des auteurs spécialisés dans la propagande du mal ne peuvent être exposés. « Ils ne sont vendus ni ici, ni en Tunisie, ni au Maroc. Il y a des commissions interministérielles qui me dépassent. Elles sont là pour voir s'il n'existe pas de livres qui font du mal au pays. Ce n'est pas plus compliqué que cela », a indiqué le commissaire du Sila, soulignant qu'il était défenseur de la liberté d'expression en tant qu'éditeur. « Personne n'a été censuré chez Casbah Editions », a-t-il ajouté. A une question relative sur le dernier roman-pamphlet de Mehdi El Djezaïri, Poutakhine, publié à compte d'auteur, M. Ameziane a répondu que la censure ne touchera aucun ouvrage algérien. Le domicile de Mehdi El Djezaïri a subi une perquisition policière vendredi 23 octobre 2009. L'ouvrage n'est pourtant pas interdit par la justice. Smaïl Ameziane a qualifié de « politique » la décision de transférer l'organisation du SILA de l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP) à un commissariat sous l'égide du ministère de la Culture. L'ANEP a, selon lui, discrètement pris part à l'organisation du Salon. La présence visible d'agents de sécurité privés est, d'après M. Ameziane, liée au fait que le chapiteau est dressé en extérieur.

La présence est, selon, sécuritaire et non policière. « Nous devons assurer la sécurité des biens et des visiteurs. Je souhaiterais qu'il n'y ait pas d'incident. Le chapiteau est sous télésurveillance. Ce qui m'importe est le respect du public. Je ne veux pas qu'on vole un sac ou un portable à un visiteur. Je veux que les familles soient à l'aise », a-t-il dit. Le slogan du Sila, « Le roi livre », inspiré visiblement de la tragédie de William Shakespeare Le Roi Lear, a été choisi, selon, par un panel composé d'une vingtaine de personnes. « Le choix a été fait après débat. Le roi livre est un slogan léger. Il nous a plu et nous l'avons adopté », a-t-il indiqué. Détaillant le programme, Bouzid Harzallah a annoncé une table ronde sur les femmes romancières arabes qui aura lieu le 2 novembre en présence de l'Irakienne Inaâm Kachachi, de la Marocaine Khenata Bennouna et de l'Algérienne Amel Bachiri (qui vit à Dubaï). Selon lui, des auteurs et journalistes de Ghaza, d'El Qods et de Ramallah animeront des conférences sur la situation de la culture dans les territoires palestiniens. La Palestine et l'Afrique sont les invités d'honneur du Salon. Un récital sera consacré au poète Azzedine El Menasra. « Je le considère comme le digne héritier de Mahmoud Darwich. Il a déjà enseigné en Algérie pendant huit ans », a souligné Bouzid Harzallah. Hommage sera rendu à la romancière algérienne Ahlem Mostaghanemi, au défunt poète Omar El Bernaoui, auteur du chant patriotique (nachid) Min adjlika ichna ya watani et à Francis Jeanson, fondateur du célèbre réseau de soutien aux combattants de la guerre de Libération. Selon Samia Chikh, une table ronde abordera les problèmes et les perspectives de l'édition en Afrique. Des auteurs, présents à Alger durant le deuxième Festival culturel panafaricain (Panaf) de juillet dernier, reviendront sur les résidences d'écriture. « On va parler de cette expérience et découvrir les fruits des résidences. Des auteurs africains liront les textes d'écrivains algériens », a-t-elle noté. L'Ivorienne Tannela Boni et le Camerounais Eugène Ebodé seront, entre autres, les invités du SILA. L'évocation de Kateb Yacine fera l'objet d'une conférence qui sera animée par Abdelaziz Boubakir, Rachid Boudjedra et Omar Chaâlal. Youssef Sayah a mis l'accent sur deux autres importantes tables rondes : « L'axe Paris-Alger-Le Caire dans l'imaginaire politique français » présentée par Paul Balta et Ahmed Youcef ainsi que « El Qods et la Palestine : situation et perspectives », modérée par Hocine Belalloufi et animée par le Palestinien Hassan Balawi, le Belge Sébastien Boussois, l'Italienne Paola Caridi et le Français Alain Gresh. La littérature sud-américaine ne sera pas en reste.

L'Algérien Sadi Lakhdari, chargé des hautes études ibériques à la Sorbonne de Paris, animera avec l'écrivain chilien Sergio Macias, l'art d'écrire en Amérique latine. Juan Castilla Brazalès, directeur de l'Institut arabe de Grenade, fera, jeudi 29 octobre, une présentation de son dernier ouvrage Il était une fois en Andalousie. Autre rendez-vous intéressant : la conférence de Jean Bricmont, « Responsablité de protéger et Cour pénale internationale : vers une justice pour les pays du Sud ? », qui sera présentée par Meriem Abdou. La critique littéraire au Maghreb fera l'objet d'un débat animé, entre autres, par la Tunisienne Imen Laâbidi, le Marocain Abdeljalil El Azadi et l'Algérien Ahmed Mennour. Aucun prix littéraire ne sera accordé cette année. D'habitude, l'Association des libraires algériens (Aslia) organisait une sélection des meilleurs ouvrages. Pour Smaïl Ameziane, le retrait de Aslia est dû au fait qu'il ne pouvait pas y avoir deux gestionnaires pour le Salon du livre. « J'invite la presse à organiser le concours des meilleures œuvres littéraires. Montez un jury international et faites-le. Les éditeurs ne peuvent pas le faire car on ne peut être juge et partie », a-t-il dit. Le SILA sera-t-il maintenu à l'avenir à l'esplanade du 5 Juillet ? « C'est au public de décider ! », a répondu Smaïl Amziane. Invités au Salon, Amin Malouf, Jorge Semprun, Regis Debray et Antoine Sfeir n'ont pu faire le déplacement à Alger. « Ils ne pouvaient pas le faire en raison d'un agenda chargé. Mais ils promettent de venir l'année prochaine », a précisé Youssef Sayah.

 Par Fayçal Métaoui

Rénia AOUADENE             

Professeur de Lettres-Histoire
Poétesse Nouvelliste Dramaturge

BIOGRAPHIE :

Je suis née à Marseille de parents algériens originaires d'Iboulaouadène commune de Boukhelifa où je séjourne régulièrement. J'ai fait des études de Littérature et Civilisations hispano-américaines à l'Université d'Aix en Provence ainsi que des études en Sciences de l'éducation. J'ai vécu ensuite à Cordoue et Grenade où j'ai étudié l'histoire de l'Espagne arabo-berbèro-musulmane.

J'ai été militante associative, animatrice socio-culturelle et j'ai travaillé comme Formatrice auprès des populations en difficultés d'insertion sociale et professionnelle pendant 5 ans.
J'enseigne dans un Lycée Régional des Métiers à Marseille, la Littérature Française et l'Histoire et je suis responsable de différents projets socio-éducatifs à l'intention des élèves en difficulté scolaire notamment dans le cadre d'échange avec l'Espagne.

Parallèlement, je fais des lectures de mes poèmes accompagnée d'un musicien Denis Chauvet, guitariste, bassiste, auteur- compositeur. Lauréate de concours de poésie et de nouvelles. Participation à différents festivals du Livre, conférences, rencontres.

Publications :

 Poésies tirées du recueil Amer…tumes
in la revue n° 79-80 de Algérie littérature action
Ed Marsa

 La nouvelle poésie algérienne
Ed Marsa 2005

 Recueil de nouvelles : Destinées
Ed Marsa 2005

 Lectures de textes sur une musique de Denis Chauvet
(guitare –basse) « Algéries- Andalousies- Marseille »

 Pièce de théâtre : Le cri des Sebayates
Ed Marsa 2007

 La Star et le Cordonnier ( nouvelle) in la revue
n° 101 de Algérie Littérature Action Mars 2007

 

BOUGIE, BEJAIA, BGAYET

 

Lorsque le Tariq ibn Zyad accoste au port de Bejaia,
le voyageur prie pour que la mer ne soit pas déchaînée
devant ces côtes accidentées.

Au loin, on aperçoit surplombant la ville, Ima Gouraya,
lieu saint, lieu de prières où tant de pèlerins ont imploré Dieu et son Saint.
Qui a quémandé la guérison de son enfant,
qui a supplié pour que sa fille soit mariée,
qui a mendié la nourriture pour les siens …

Bejaia la musulmane regorge de lieux saints.
A l'intérieur le mausolée de Sidi – Abdelkader
et sa fontaine censée purifier les âmes,
effacer les péchés, apporter la paix…
A l'extérieur, Sidi – Saïd où
les femmes se regroupent pour faire égorger
la chèvre ou le mouton afin de nourrir les hordes de misérables
venus des villages alentour qui accourent aux cris de
« C'est un jour d'Aumône, venez manger l'assiette de couscous ! »
Un pèlerinage de plus afin de demander à Dieu, protection …

Bougie et sa place Guédon d'où le désespoir se jette.
Combien de jeunes filles, de jeunes garçons se sont envolés
devant l'absence d'issue, d'espoir, de projet.
Des rues soudain peuplées de fellahs,
paysans ayant abandonné à l'indépendance, en ces
jours glorieux, leurs gourbis, leurs terres, leurs villages…
Fellahs sans illusions, sans rêves
et sans passions.
Ils sont donc descendus pour remplir des baraques
et respirer l'odeur de ces hydrocarbures,
choix ô combien prioritaires d'une Algérie indépendante
au détriment d'une agriculture qui nourrissait
les français du temps de Madame la France !

Bougie devenue monstrueuse !
Constructions anarchiques,
toujours, toujours plus haut, encore, encore plus vaste !
Propriétaires spoliés, terres dérobées, maisons occupées,
Bougie se dresse inhumaine, sale mais encore fière.

Bgayet, la kabyle, peuplée d'enfants, bâtards, ingrats, naturels, légitimes,
debout, assis, couchés, recroquevillés
aux regards hagards, violents, haineux,
malheureux, impuissants mais si verts, si bleus, si noirs….
Berbères courageux,
de printemps en printemps qui sillonnent les rues
en criant leur slogan « Ulach Smah, Ulach Smah ! »
Aucun pardon, aucun pardon
pour un pouvoir criminel, assassin d'enfants kabyles.

Bgayet crie son attachement à sa culture,
rêve de ses ancêtres, éternels oubliés
au fin fond du livre d'histoire où jamais
n'a été écrit qu'elle était descendante du peuple Imazighen,
celui des hommes libres

Bgayet et ses poètes, ses chanteurs, ses écrivains,
ses sculpteurs inconnus qui pourtant ne demandent
qu'à déverser leur art dans les rues de la ville
pour bien montrer combien cette ville est si riche.

Bougie n'a plus de traces de ces enfants maltais,
de ces beaux italiens et sardes et siciliens, lascives andalouses…
Un jour ils sont partis, ils ont laissé Bougie.
Mais oui, ils l'ont pleurée ! je les ai rencontrés.
Ils ont toujours rêvé un jour d'y retourner.

Bejaia, Bougie, Bgayet !
C'est surtout ces visages, ces silhouettes de femmes
trop longtemps effacées, égarées, écorchées.
On les a vu pourtant déferler dans les rues
pour demander justice quand l'enfant innocent
sous les balles est tombé.

Bgayet, c'est ma ville, non je n'y suis pas née,
moi fille de Marseille.
C'est l'âme de ma mère qui traverse ces rues,
que je viens retrouver, chaque fois un peu plus.
Alors, je l'imagine enfant, adolescente,
jouant dans ces ruelles en ces temps de la France.

Bgayet, Bejaia, Bougie !

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Littératures 019

CONTES DE LA TRADITION ORALE KABYLE 

 

Littératures 015

 CHANTS BERBERES DE KABYLIE

                              Voir aussi l'Exil de Jean Amrouche (Son Poeme)

 

 

 

Littératures 014

LE RAVIN DE LA FEMME SAUVAGE 

 

Littératures 005

LES ARCHS TRIBUS BERBERES DE KABYLIE

 

        ORGUEILLEUSE KABYLIE

                         Tome 1

La vie et la guerre

 

 

Extrait :

« Je respire la vie. Je suis à la fois le temps et hors du temps. Je suis un solitaire des mers naviguant du Nord au Sud, bravant les vagues et les tempêtes (...). Lentement, je plane au dessus des sommets. Et quand la fatigue viendra, je me reposerai dans une oasis parmi les frêles gazelles... Je connaîtrai le bonheur sans le désespoir. Je vivrai sans crainte de la mort. A ce moment là, je dirai " je suis un homme libre" (...)

Azar, épuisé et haletant, s'arrêta un instant au seuil de l'abri, pour s'habituer à la pénombre. Il recula d'un pas et son pied s'enfonça dans un ventre mou. Il étouffa un cri de dégoût. Devant cet amas de chair écrasée et déchiquetée, un corps ensanglanté, sans tête, restait debout, appuyé au mur de la cavité. Ce corps sans âme, raide et décapité, semblait veiller sur le charnier. »

Nombre de pages : 233 Editeur : L'Harmattan Réf : ORK

 

                 ORGUEILLEUSE KABYLIE

                          Tome 2

L'amour et l'espoir

 

 

Extrait : « Nos dirigeants sont en route comme des pèlerins pour visiter des capitales étrangères. Chacun revient avec, dans sa valise diplomatique, des idées rapportées de l'Orient ou des pays de l'Est. Leur Mecque à eux, c'est Moscou, le Caire ou la Havane. Leurs héros sont Staline, Tito ou Castro. Les Abane Ramdane, Karim Belkacem et tant d'autres sont déjà rayés des tablettes de l'Histoire (...) Tamila se saisit de la coquille vide et dit à Yani : - Les jours où tu seras triste, tu la mettras au creux de ton oreille et alors, tu entendras ma voix. Celui-ci se redressa sur ses genoux et déposa un léger baiser sur sa joue. Tamila rougit et proposa : 
 Et si on mangeait ! 
 Je commencerai par une amande, s'exclama Yani, elle a la forme de tes yeux, puis par les graines de grenade qui ont la couleur de ton coeur, elles me nourriront de ton bonheur. Quant à moi, je vais prendre trois tasses de thé, 1a première pour purifier mon corps, la seconde mon esprit et la troisième pour sceller nos vies. Enfin, j'ouvrirai une noix pour qu'elle me livre ses secrets, puis j'y déposerai nos coeurs et la fermerai à jamais. »

Nombre de pages : 288 Editeur : L'Harmattan Réf : ORK2

 

                  ORGUEILLEUSE KABYLIE

                      Tome 3

Générations témoins

 

 

Extrait : « Tachefine s'exclama avec force : 
 Nous, les émigrés, sommes des êtres à part. Le "chez nous" n'existe nulle part. Un jour, on se réveille et on ne trouve plus notre place parmi les nôtres. On s'est aventuré au hasard, sur des chemins inconnus, pour gagner notre pain, souvent dans l'humiliation. Avec souffrance, nous nous sommes arrachés aux êtres qui nous ont chéris, on s'est éloigné, sur la pointe des pieds, prêts à franchir les mers. Ainsi commence l'errance, dans la douleur et le silence. Une fois que nous sommes isolés, les regards ne sont plus les mêmes sur notre passage. Ici, comme là bas, on dérange. On nous a appris à nous taire. L'ailleurs devient pire que chez soi. 
 Plus tard, enchaîna Tachefine, beaucoup plus tard, mon ami Dyssa, nos parents s'éteindront sans avoir revu nos visages et nos enfants nous quitteront sans savoir pourquoi. Certains s'inquiéteront de notre condition... Mais parfois, ils ne s'aperçoivent pas que leur voisin est mort tout seul, quinze jours plus tôt. L'odeur de la mort chez les autres les rend plus batailleurs. Puis, unanimes, ils finissent par croire que nous sommes un danger pour eux, trop peu conformes à leur société vampiriste. Au pays, on arabise, ici on naturalise... »

Nombre de pages : 295 Editeur : L'Harmattan Réf : ORK3

 

               ORGUEILLEUSE KABYLIE

                     Tome 4

Génerations : Mutants

 

 

Extrait : « Depuis la fugue de sa soeur Nya, Syphax ne regardait plus ses parents de la même façon, ni le reste de la société. Ils étaient responsables, assurait il, de toutes les déchirures subies par les enfants de sa génération, agressés chez eux comme dans la rue. Toutes les certitudes dont ils avaient été bercées dans leur prime jeunesse étaient à présent obsolètes, vides de sens. Leurs esprits étaient obsédés par toutes les promesses non tenues et celles de ce pays natal, la France, affirmant qu'elles feraient d'eux des citoyens à part entière. Ces phrases étalées dans la presse ne signifiaient plus rien désormais. La manière dont on les dévisageait tous les jours, arrivait à convaincre les plus réticents qu'on ne désirait guère leur présence ici, comme, hélas, dans le pays d'origine de leurs parents. Durant les séjours au village, les enfants se sentaient autres, désignés du doigt, mutants nés d'une société hostile. En quête vaine de repères, ils étaient assurés de l'état d'esprit ambiant : on se serait volontiers passé d'eux. "Dorénavant, nous agirons à notre guise, guidés par nos instincts soi disant primitifs... Nous irons déchirer vos quiétudes, perturber votre ennuyeux quotidien. Votre confort égoïste vous préoccupe ! croyez bien ! nous nous appliquerons à vous faire endurer nos lois dévastatrices, réactives aux vôtres, qui nous dégoûtent. Nous serons ces casseurs qui vous empêchent de dormir, hantent vos rêves. Les dirigeants de cette société ont fait de nous des laissés pour compte. Aveugles et sourds à nos détresses, eh bien qu'ils payent ! »

Nombre de pages : 423 Editeur : L'Harmattan Réf : ORK4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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23/03/2008
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