Voyages de Jean-Jean Moreno a Alger (Tome1)
CARNET DE VOYAGES
"Le Voyages de Jean-Jean Moreno a Alger"
TOME 1
Ça y est! Le jour du départ est arrivé, réveil à 2h45mn du matin, peu dormi. Alain a des aigreurs d'estomac, est-ce le patch qu'il se colle au bras pour essayer d'arreter de fumer (déjà une semaine de sevrage!)qui le dérange, ou bien l'appréhension du voyage? Je mets le nez dehors pour me rendre compte du temps qu'il fait. Non seulement il pleut mais la température est vraiment basse, 9°. Bon! On pourrait se dire voyage pluvieux, voyage heureux mais....Allez! Un café et deux tartines avalées, un brin de toilette et nous voici partis chez Anthony qui habite à vingt kilometres de chez nous car c'est lui qui nous conduit à Orly avec sa belle Picasso recemment achetée.
Il est 3h45mn quand nous quittons Combon, le village où réside Anthony, la maisonnée est encore endormie. Apres 1h30mn de route nous voici devant ce magestueux batiment de l'aéroport d'Orly sud. Il fait encore nuit et le crachin persiste.
Nous déchargeons nos bagages de la voiture et nous nous dirigeons tout droit vers un bar, histoire de boire un café avec Anthony avant de le laisser repartir faire le chemin à l'envers vers Combon, non sans recomandations de prudence (réciproques), rejoindre sa petite famille et passer la journée ensemble.Eh! Oui! Aujourd'hui c'est l'ascension donc repos pour tout le monde.
Alain et moi nous présentons à l'enregistrement des bagages, validation des billets et aprés deux heures d'attente, nous pénétrons dans l'avion, un Airbus A321 de la compagnie Aigle Azur, vol zy255 en partance pour ALGER, notre chere destination tant désirée et tant attendue. Le commandant de bord nous signale un vol de 1h40mn avec quelques perturbations atmospheriques en prévision. Effectivement, apres le décollage, comme dit Alain, «ça tient plus de la SNCF que de l'avion»nous sommes pas mal ballotés et pour une premiere, c'est réussi!. Nous entammons une discussion avec notre voisin, un jeune parisien qui rejoint pour quelques jours de vacances ses soeurs demeurant en Kabylie, nous lui expliquons la raison de notre voyage, il en est étonné. C'est un habitué de ces traversées, il nous dit que les perturbations atmosphériques sur ce vol sont fréquentes. Je suis installé prés du hublot, ce qui me permet de prendre des photos et filmer en vol. De plus nous nous trouvons juste en avant du réacteur, il apparaitra certainement sur toutes les prises de vue. Les hotesses nous proposent un petit déjeuner apres 1/4h de vol, il est le bienvenu car celui de ce matin pris à Brionne est déjà dans les talons. Les émotions ça creuse comme on dit.
En atteignant le sud de la France, les nuages commencent à se dissiper pour laisser place à une superbe vue sur les cotes, la Méditérrannée et surtout les contours des iles Baléares, enfin les cotes algeriennes et Alger que nous distinguons sur notre droite car l'aérodrome se trouve à 25 kilometres d'Alger.
Apres une fastidieuse recherche de nos bagages, nous prenons la direction du hall où nous attendait Smaïl HANIFI notre accompagnateur avec une pancarte écrite «MORENO». Cet aérogare est tout récent puisqu'il a été construit en 2005. Il est splendide et acceuillant avec de grandes ouvertures de verre. Smaïl nous mène à sa voiture en se présentant, il est le cousin du patron de l'agence de tourisme Aloès à Alger, il aura la charge apres demain c'est à dire samedi, de nous mener où bon nous semble toute la journée.
Smaïl nous propose une petite visite de la ville d'Alger et de Bab el Oued avant de rejoindre l'hotel. En chemin nous traversons Maison Carrée, le Ruisseau où notre tante Vincente habitait avec sa petite famille, le jardin d'Essaix qui est en refection donc inaccecible et le champ de.manoeuvre. Je crois pouvoir dire que je connaissais un peu le coin et qu'il me restais suffisamment de souvenirs pour me remémorer cet endroit, eh bien non. Je saurais m'orienter encore dans ce quartier mais je ne reconnais plus rien . Nous traversons le centre d'Alger rapidement à cause ou grace aux problèmes de circulation. Je sais, cela peut parraitre bizarre car dans Alger il n'y a pratiquement pas de feux tricolores mais des policiers à chaque carrefour. Les automobilistes et les pietons ne respectent pas du tout le code de la route, de ce fait il n'y a pas de priorité à droite ni à gauche, pas de respect des passages pietons, mais malgré cela pas d'accrochage et nous n'avons jamais fait de surplace jusqu'à Bab el Oued.
Bab el Oued que nous retrouvons Alain et moi avec une certaine émotion. Tout en nous promenant en voiture, avec Smaïl, nous ne faisons que traverser le quartier ce matin car nous nous promettons de revenir cet apres midi flaner dans ce quartier, respirer les odeurs d'antan. Il est déjà 11h30mn, Smaïl nous propose de rejoindre l'hotel, nous y dépose et nous donne rendez-vous le surlendemain c'est à dire samedi 19 mai à 9h du matin pour une journée de visite ensemble.
L'hotel ALBERT 1er, situé juste au dessus de la Grande Poste, est un hotel de style haussmannien dans sa construction et de style arabo-andalou dans sa décoration. Il nous convient trés bien. La chambre que l'on nous a attribuée est au 6eme étage, c'est la 614. Avant de monter, la personne qui nous remet les clés nous précise que cette chambre est la plus belle de l'hotel. Effectivement elle a du charme. En empruntant le couloir d'entrée de la chambre, nous accedons sur la gauche à la salle de bain. Au bout de ce petit couloir, la chambre carrée à deux lits d'une personne. Deux portes-fenètres donnent sur un grand balcon qui fait l'angle de la batisse et nous permet d'admirer certainement la plus belle vue d'Alger à savoir, la Grande Poste, le port de commerce, l'ancien boulevard Lafferiere, le jardin de l'horloge florale (sans horloge), le monument aux morts dédié aux martyrs de la guerre d'indépendance, le tunnel des facultés au loin et la magnifique entrée du futur (ou ex ) métro d'Alger commencé par les russes il y a une douzaine d'année et abandonné pour cause de problèmes d'infiltration d'eau.
Voilà ! Nous sommes installés, à nous deux maintenant la visite des lieux qui nous etaient familiers aux temps jadis c'est à dire avant 1962.
Nous commençons par le centre ville, ancienne rue Michelet, quartier Meissonnier puisque ma mère et moi y avons travaillés.Le début de promenade nous semble agréable à la vue de magasins correctement tenus et bien achalandés, au passage devant mon ancien et 1er employeur la compagnie d'assurance l'URBAINE je prends une ou deux photos en cachant mon émotion car je me dis que ce n'est que le début. Nous nous dirigeons vers le quartier Meissonnier où notre mère travaillait. Alain reconnaît les lieux mieux que moi car c'est également à cet endroit que l'on se faisait soigner les dents, il etait certainement plus sensible que moi, même qu'il se rappelle le nom du dentiste Mr NAVARO.Ce quartier que j'ai connu agréable et propret, est devenu un véritable souk avec son marché aux produits étéroclites allant des fruits et légumes à la viande en passant par les livres, l'électroménager, le bricolage et les deux roues, tout ceci dans une odeur peu commune.
Un peu plus bas, Alain et moi nous arretons dans une gargotte. Nous mangeons une loubia et des brochettes /frites le tout arrosé d'un succulent SELECTO Hammoud Boualem, boisson de notre enfance. Le patron nous en fait la promotion mais nous lui retorquons que nous en avions déjà bû avant sa naissance. Nous payons nos deux repas: 500 Dinards c'est à dire 5,4 euros exactement, et nous repartons vers Bab el Oued par le littoral. A ce moment du voyage, Alger nous semblait peu fréquentable, nous avions trop vu de saleté et un comportement plutôt étrange de la part des algeriens qui consiste à jeter à terre les détritus, cigarettes, paquets de cigarettes, journaux, restes de nourriture, visiblement les ordures ne sont pas ramassées régulierement, les sacs poubelle sont entassés et souvent éventrés sur les trottoirs etc...Notre ami KAMAL que nous devons rencontrer demain matin, appelle ce comportement «Beleïka » en arabe, cela veut dire: Je m'en moque puisque l'état prend tout en charge. Effectivement, c'est le sentiment que nous avons, nous ne retrouvons que trés peu d'initiatives personnelles de la part des algeriens du fait de cette chappe étatique. Le problème est que l'état manque souvent à ses devoirs mais nous sommes mal placés en faire une critique
Il est 14h, nous nous dirigeons vers la Grande Poste prendre le bus à la station pour Bab el oued. Nous en profitons pour visiter et filmer sous tous ses angles cette Grande Poste qu'est une merveille d'architecture trés bien entretenue. Ce batiment me rappelle tant de souvenirs car en 1961/62 j'y passais tous les jours acheter des timbres, poster du courrier pour la compagnie d'assurance l'URBAINE pour laquelle je travaillais.
Apres 10mn de transport dans un bus récent et avoir acquitté 2x 20 Dinards, nous déscendons à la station de la plage R'MILA anciennement les Bains de Chevaux ou plage des Sablettes, un endroit entierement rénové à cause « ou grace » des inondations et coulées de boues en 2001, descendant de la montagne voisine nommée Bouzaréah et emportant tout sur son passage. A ce niveau de la ville, l'ancienne gare de marchandise de Bab el oued qui n'etait déjà plus utilisée en 1962 a été rasée, une magnifique esplanade et un parking souterrain ont remplacé cette gare. La plage a également été refaite: déviation des égouts de BEO vers je ne sais où, apport de sable plus fin, blocs de rochers pour brise-lames. L'emplacement de la plage de Padovani avec, je me souviens, son restaurant, sa location de barques , etc...a été démolie laissant place à un prolongement de la plage des Sablettes. Nous sommes jeudi et les algeriens conciderent cette journée comme nous concidérons le samedi. De plus aujourd'hui c'est le jour des élections. La plage etait noire de monde et beaucoup de gens se baignaient. Avec Alain, nous nous régalons à prendre des photos et film de cet endroit avant d'entreprendre la remontée vers notre ancienne demeure qui se situe à 5mn à pied.
Notre trajet nous mène tout droit au marché de BEO et là, que de surprises et de déceptions ! Surprises d'abord d'avoir retrouvé ses odeurs d'antan, fruits et légumes, épices, poissons. Quant aux déceptions elles sont grandes: Effluves d'excréments et de pisse qui font de cet endroit un quartier non fréquentable si l'on ajoute une certaine insécurité. Heureusement il y a BLANCHETTE. C'est un marchand de patisseries orientales et beignets arabes qui existait déjà dans les années 60 et bien avant, chez lequel nous avons retrouvé une partie de notre jeunesse en dégustant sur place un beignet et un zlabia en discutant avec les successeurs de Blanchette, de gentils garçons à qui nous avons promis de revenir avant notre départ
CINQ
Vient le moment de visiter l'emplacement où était édifié notre immeuble, à 100 metres de chez Blanchette. Cet instant de notre pélerinage à Alger est certainement le moment le plus pénible car, nous le savons, il ne reste plus rien du groupe d'immeubles autour duquel nous avons passé notre jeunesse en jouant avec les copains du quartier et habité. Ce paté d'immeubles a été détruit par une coulée de boue lors des inondations de 2001 comme je l'ai expliqué précédemment. Sur cet emplacement, un grand jardin a été aménagé ainsi que l'édification d'une mosquée. Nous pouvons imaginer les dégats occasionnés, surtout les centaines de personnes ensevelies sous les décombres et cette boue rouge, argileuse, qui colle aux chaussures par temps humide. Ensevelis également nos souvenirs d'enfance car toutes ces petites rues et ruelles: Raspail, Eiffel, Léon Roches, étaient nos terrains de jeux. Même si nous ne devons pas vivre qu'avec nos souvenirs, ceux-ci représentent tout de même une bonne part de nos racines. Ce jour-là, elles nous ont été arrachées.
Je me souviens que notre frère CHRISTAN y passait la majeure partie de son temps dans ce quartier à faire des cerfs-volants que l'on appelait des Capucins. Tous les fils téléphoniques et électriques du quartier étaient accrochés de ces Capucins. Il faisait également une sorte de sifflet en compressant de l'air entre sa joue et la gencive superieure puis en l'expulsant d'un doigt en faisant pression sur sa joue gonflée, ce qui lui valait la générosité des gens du quartier qui lui donnaient fréquemment une petite pièce (cent sous = cinq francs = cinq centimes de francs lourds). ALAIN et moi étions plutôt attirés par le jeu des billes, en particulier celui qu'on appelait « TUIS » et qui consistait à lancer un certain nombre de billes dans un trou d'environ 10 cm de diametre d'une distance de 2 à 3m. S'il y avait un nombre pair de billes dans le trou, le lanceur avait gagné l'ensemble des billes misées. S'il y avait un nombre impair, c'etait perdu. Le jeu des noyaux d'abricots également étaient trés prisé, il consistait à dégommer avec un noyau à la fois, un petit tas de noyaux, trois collés en triangle au sol et un en chapeau par dessus, en se plaçant à 2 metres de celui- ci. Les capsules de bouteilles de limonade, Pschitt, Sélécto, Cruch.....également que nous imaginions être des ballon de foot et que nous déplacions au sol à coup de pichenette entre le pouce et le majeur.
SIX
Bon ! Je ne fais pas ce livret pour raconter notre jeunesse, quoi que..avouons, c'est tentant, mais bien pour raconter notre retour au pays.
Apres la visite de notre ancien quartier, nous empruntons l'avenue de la Bouzaréah, artère principale de Bab el Oued, en direction d'Alger. Parcours que nous réalisons à pied en l'immortalisant par des photos et film. Sur le trajet, plein de souvenirs me reviennent à l'esprit car je le faisais deux fois par jour en bus ou à pied lorsque je travaillais dans Alger centre. Naturellement je n'ai pas retrouvé la ville de notre enfance, mais il reste encore beaucoup de belles batisses d'époque: Le lycée Bugeaud, l'opéra, certains immeubles, mais le problème est le même de partout: Un édifice qui prend de l'age, même s'il est bien entretenu, vieillira tout de même et entre ces batisses anciennes non ou mal rénovées et les nouvelles, la ville est difficilement reconnaissable aprés 45 ans d'absence.
Enfin de retour à l'hotel. Il est 19h et aprés une toilette sans eau chaude parce que pas d'eau chaude, nous descendons au restaurant prendre notre premier repas dans celui-ci. C'est une superbe salle qui rappelle l'époque colonial, dans un décor arabo-andalou. Quatre serveurs sont à notre service pour une salle d'environ 80 couverts. Ces groupes de tables sont séparés par des paravents de style également. Notre premier repas, pas très original, est constitué de brochettes toutes viandes (sans porc évidemment!) accompagné de riz et haricots verts, une crème brulée en dessert.Le tout arrosé d'une bouteille de vin de Mascara, corsé mais très gouleyant. En quittant la table, je propose à Alain une petite promenade, histoire d'aider à la digestion avant d'aller au lit, il m'a pris pour un fou ! « Ti es fou ou quoi? Tu veux me faire mourir? » Bon! J'ai compris, nous montons nous coucher dans notre superbe chambre. Demain matin debout à 7h, nous avons une journée chargée en perspective.
SEPT
Deuxième jour
Aujourd'hui vendredi 18 mai, deuxieme journée de notre périple, nous avons rendez-vous avec notre ami internaute Kamal BELDJEBEL que nous ne connaissons pas encore, à l'entrée de l'hotel Albert 1er. Aprés un petit déjeuner copieux « comme toujours, faut pas se laisser abbattre », nous attendons Kamal. Il est 8h30mn, nous avons Rendez-vous à 9h ce qui nous permet de prendre quelques photos aux environs de l'hotel. Kamal arrive à 8h50mn, les présentations sont chaleureuses, avec embrassades, c'est vrai que nous sommes des gens du sud. Il nous propose une balade dans Alger et ses environs, nous en sommes ravis. Nous quittons le centre d'Alger vers la banlieue ouest c'est à dire les Tagarins, Bouzaréah, air de France El biar, Ben Aknoun et son village vacances tant apprécié de nous que nous visitons en voiture avec Kamal. Interdiction de descendre du véhicule et de filmer! Nous ne reconnaissons rien car ce n'ai plus à proprement parlé un village de vacances, alors là! Quelle déception!!! J'aurai souhaité m'étendre un peu plus sur le sujet mais je pense qu'il est préférable de rester sur nos belles images de joie, de bonheur passé dans ce centre avant 1962. Avec Kamal, nous évoquons notre jeunesse à l'école de la rue Larrey, visitons le quartier de la cité Picardie et Réaumur ou il demeurait ainsi que Georges HOUET, Boualem MAHIOUT, Jean MESQUIDA, Louis DURA, Michele TOZZA etc...en filmant et photografiant ces endroits. C'est un moment très émouvant car nous rencontrons des anciens qui se souviennent et qui en parlent avec émotion, des jeunes très étonnés de notre visite mais également très interessés par nos discussions car nous sommes submergés de questions de toutes sortes. Pour ma part, je leurs demande si on leurs enseigne le français, ils me répondent que c'est la deuxieme langue du pays mais j'ai vite compris que pour eux , ce n'était pas une priorité.
Aprés avoir repéré l'appartement d'un ami que nous irons voir plus tard, nous montons à Bouzaréah chez Kamal rejoindre sa femme Hamida chez qui un repas nous attend. Les salutations terminées, nous passons à table. Hamida nous propose de passer directement au plat principal pour ne pas le laisser refroidir.
Nous avons devant nous une spécialité de Biskra nommée je crois doubara ou quelque chose comme ça, faite de pâte ressemblant à la feuille de brick et déchiquetée en lambeau additionnée de légumes et de viandes en sauce « mouton et poulet »servis à part . Bien entendu, comme j' aime bien ce plat, je ne sais pas me retenir comme le fait Alain et j'en abuse. Le tout est arrosé non pas d'un Mascara mais d'une bouteille de Sélecto. De ce fait, il n'y a plus de place pour l'entrée de crudités.
Nous passons directement au salon pour déguster les succulentes patisseries faites maison à base de pâte d'amende pour les unes et et de miel pour les autres, accompagnées d'un bon café turc.
Avec Hamida et Kamal nous échangeons nos points de vue sur plusieurs sujets, en particulier les relations Nord/Sud, parlons de nos coutumes, nos familles, nos amis etc... La séance photos et film poursuit ce moment de convivialité, un vrai moment d'amitié. Kamal se propose de nous raccompagner à l'hotel, il est 17h30, nous sommes repus et épuisés, surtout que ce soir, vendredi 18 mai, « c'est le dimanche pour les algeriens » nous mangeons le couscous à l'hotel.
Kamal nous dépose devant l'hotel et nous nous quittons en espérant se revoir le lendemain à Notre Dame d'Afrique, il doit y conduire sa femme qui est en relation avec la Mission des Soeurs de Notre Dame d'Afrique (elle enseigne le français aux bonnes soeurs anglaises et aux petits algériens du quartier ) et la récupérer vers 11h30mn, et nous, nous devons visiter cette basilique avec Smaïl notre accompagnateur également vers cette heure là. Aprés une brève toilette, avec très peu d'eau car nous sommes encore en manque dans notre salle de bain, nous descendons à la salle de restaurant. Nous nous jetons sur nos assiettes plus par faim que par dégustation car ce n'est pas le meilleur couscous que nous avons mangé. Je trouve que leur nourriture n'est pas assez relevée contrairement à l'image que l'on se fait de la cuisine algérienne, il faut réclamer de l'harissa si l'on en souhaite. Malgré ce repas copieux nous nous endormons de suite jusqu'à 7h du matin, levée des corps pour une matinée en prévision chargée.
NEUF
Troisième jour
Aujourd'hui samedi 19 mai nous avons rendez-vous à 9h devant l'hotel avec SMAÏL notre guide chauffeur pour une journée de visite et de recherche de souvenirs. La voiture et son chauffeur se présentent avec 10mn d'avance. Nous sommes prets, nous partons immediatement pour la premiere étape, le cimetiere de St Eugene en traversant le centre d'Alger et Bab el Oued. Nous arrivons devant le portail de l'entrée principale qui est face à la mer à la hauteur de la plage de l'EDEN « que de souvenirs! Car c'est l'endroit où j'ai appris à nager ». Nous nous dirigeons vers le bureau d'acceuil du cimetiere afin d'interroger le conservateur des lieux sur l'éxistance de la tombe de notre grand-mère maternelle. C'est une personne charmante qui, apparemment, a l' habitude de ce genre de recherche. Il nous demande exactement la dâte du décés de celle-ci, je n'en avais aucune idée. Je la situais dans les années 1952. Aprés maintes recherches sous les noms de SANTACREU ou MANSANET entre 1951 et 1957 aucune piste se présentent à nos yeux. Je propose à Alain de visiter le cimetiere en souvenirs de nos anciens venus peupler l'Algerie en fuyant l'Espagne, l'Italie, Malte ou la France à cause des guerres ou de la faim.
Vingt minutes environ se sont écoulées quand le conservateur du cimetiere nous rejoint en nous déclarant tout heureux qu'il avait repéré dans ses registres une personne décédée en juin 1952 « effectivement je ne me trompais pas et même que je pensais à l'été 1952 » sous le nom de Elvire SANTACRUZ née SANTINI, habitant 64 avenue de la Bouzaréah. Pas de doute! C'etait bien notre grand-mère.
Nous retournons tous ensemble au bureau d'acceuil du cimetiere afin de localiser sur le plan des carrés l'endroit de la tombe. Nous la repérons au carré 17, ce qui fait dire au conservateur que ce coin du cimetiere n'a pas encore été nettoyé depuis l'indépendance c'est à dire depuis 45 ans. Sans nous démoraliser, nous voilà en chemin vers cette tombe tant recherchée. Aprés 5 à 6 minutes de marche sous le soleil qui commence à chauffer, il n'est que 10h30mn, nous arrivons au pied d'une série de marche que nous devons gravir. Jusque là les allées sont belles, les tombes et la végétation bien entretenus.
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