LA FAIM DANS LE MONDE
A Cayes, au sud d'Haïti. C'est ici que les émeutes ont éclaté en avril dernier. Ici, l'argent manque, la nourriture manque, l'eau manque. « Il n'y a rien pour survivre. La nourriture que Dieu a créée est devenue un luxe. C'est pourquoi nous avons déjà manifesté plusieurs fois ici. Nous devons exprimer nos problèmes et nos inquiétudes », exhorte Charles Jean-Daniel, un étudiant de 27 ans.
Au-delà de la détresse, c'est la colère contre le gouvernement jugé complètement inactif qui a incité la population à descendre dans les rues. Ici, et sur toute l'île, les services publics sont inexistants. « Si le gouvernement n'est pas capable de nourrir son peuple, ce n'est pas un gouvernement ! On doit donc se faire entendre car les Haïtiens sont des têtes de mule et sinon ils ne nous écouteraient pas », lance un autre jeune de Cayes. Le mouvement a été initié par les jeunes de la région, excédés et affamés. Il s'est ensuite répandu sur toute l'île. Bilan : six morts et des centaines de blessés, sans compter la chute du gouvernement.
Haïti, déjà peu épargnée par les cyclones, est aujourd'hui un des pays les plus pauvres au monde. Plus de 70% de la population vit avec moins de deux dollars par jour, en dessous du seuil de pauvreté. La terre des Caraïbes découverte par Christophe Colomb en 1492 est aujourd'hui complètement dépendante de ses importations, principalement en provenance des Etats-Unis. Mais cela n'a pas toujours été le cas. Dans les années 1980, l'île produisait 95% du riz consommé. Depuis, les différents gouvernements ont délaissé la production agricole, préférant importer massivement.
En France, journée mondiale du refus de la misère
pauvreté: logement en camping© France 3
Les jeunes démunis, sont au coeur de la Journée du Refus de la misère en France
Ce 17 octobre, plusieurs manifestations ont été organisées pour "la journée mondiale du refus de la misère", notamment un rassemblement de jeunes au Trocadero.
L'après midi, un tapis de vêtements signe de la diversité, a été étendu sur le Parvis de la Défense. Les ministres des 27 de l'UE en charge de la pauvreté, ont créé un groupe de vigilance.
Chômage chez les jeunes
« C'est dur de demander aux jeunes d'être optimistes quand tout va mal » admet Nordine, 23 ans, né dans un des quartiers "les plus pauvres" de France, en Moselle. Dans le cadre de "la journée mondiale du refus de la misère", six cents jeunes étaient rassemblés ce vendredi 17 octobre à Paris, au Conseil Economique et Social.
Face à la montée du chômage des jeunes, Martin Hirsch, Haut commissaire aux solidarités, s'est fait l'écho du gouvernement en déclarant : « Des fonds d'expérimentations...s'attaquant à leurs problèmes de revenus, d'emploi et de formation » devraient voir le jour. Une démarche somme toute comparable à celle accordée aux bénéficiaires du RSA, pour essayer de désamorcer une situation alarmante.
En 2006, la population pauvre n'excédant pas 817 euros de revenus pour une personne seule atteignait les 12.1%, (soit 60% du revenu médian), alors que chez les jeunes, elle s'élevait à 21%. En cause, le non accès de la jeunesse de moins de 25 ans au Revenu Minimum d'Insertion (RMI) et aux allocations familiales.
Par ailleurs, d'après les indicateurs de la pauvreté rendus publics aujourd'hui, la part des jeunes sans emploi, et sans formation, a augmenté de 9% de 2003 à 2006, pour s'établir à 14,5%.
De plus selon une étude publiée en juillet par, l'Organisation de coopération et de développement économiques, trois jeunes sur dix dans les pays membres de l'OCDE travaillent à temps partiel, soit "bien plus" que les adultes, et un tiers des jeunes a un emploi temporaire. Enfin l'étude révèle aussi, que les possibilités qui s'offrent aux jeunes en termes d'emploi dépendent très largement de la conjoncture.
Pour les responsables de l'association ATD Quart monde à l'initiative de la « journée du refus de la misère » devenue mondiale en 1993, " la crise financière pourrait aggraver la situation des jeunes », déjà touchés par la montée du chômage et la crise du logement.
Des chiffres et des infos pour prévoir la pauvreté
Face à la conjoncture, les ministres chargés de lutter contre la pauvreté dans l'Union européenne se sont rencontrés à Marseille, le 16 octobre. Il a été décidé qu'un groupe de vigilance sera établi avec ceux des 27 Etats membres de l'Union Européenne (UE) qui le souhaitent.
Il s'agit, de "travailler avec la commission européenne pour qu'il y ait des remontées d'indicateurs plus rapides " a expliqué Martin Hirsch, Haut commissaire aux solidarités actives. « Il ne faut pas se retrouver avec des phénomènes qu'on n'aurait pu juguler parce qu'on ne les aurait pas mesurés", a-t-il insisté, en évoquant l'affluence dans les centres d'hébergement ou l'exclusion bancaire.
le commissaire à l'Emploi de l'Union Européenne Vladimir Spidla a affirmé que "Ces services regardaient de près, quelles pouvaient être les conséquences de la crise financière sur le marché du travail, et les systèmes de protection sociale".
En France, 7.1 millions de personnes ont des ressources inférieures au seuil de pauvreté. Ce qui était le cas également pour 16% des Européens en 2006, selon l'Institut de statistique européen Eurostat.
Lors de ces tables rondes, Les ministres ont également convenu que des expérimentations pourraient être menées. Avec l'appui de la commission, en mobilisant le Fonds social européen et le programme Progress, un réseau européen de mutualisation des bonnes pratiques sera étudié lors des premières Rencontres de l'expérimentation sociale en Europe. Elles se dérouleront à Grenoble les 21 et 22 novembre.
Les mesures qui favorisent une "inclusion active" comme le revenu minimum, le retour à l'emploi, l'accès aux services sociaux ont été approuvé, le 3 octobre dernier par Commission Européenne et les ministres
la faim dans le monde
VOICI LA LISTE DES DESTOCKEURS ALIMENTAIRES EN FRANCE SI VOUS EN AVEZ D'AUTRES (MERCI DE NOUS INFORMER) Dans le Commentaire en dessous |
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