LE CRI D'ALARME POUR NOS CIMETIERES
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El Khettar Alger - partage photos
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CIMETIERE D'EL KHETTAR
LE CORBILLARD DES POMPES FUNEBRES (RUE LARREY)
Ces Documents photos ayant appartenue à mon defunt Père: M.MAHIOUT
LES DERNIERES PHOTOS PRISES DANS LE CIMETIERES
D'EL KETTAR (AOUT 2008)
VOICI EN IMAGES L'ETAT DE NOS CIMETIERES
C'EST UNE HONTE !!!!!
VOICI ENCORE UNE FOIS DE PLUS UN ARTICLE PARUE
SUR LE QUOTIDIEN EL MOUDJAHID AU SUJET DE NOS
CIMETIERES. journal du 07/10/2009
Si tu vois le cimetière de Bône, l'envie de mourir te donne ». Cette bienveillante remarque n'est pas de votre serviteur, sinon empruntée de l'auteur de L'Etranger, l'écrivain Albert Camus lorsqu'il était de passage dans la coquette ville du Jujubier.
Mais ces lieux de repos pour les morts pâtissent, depuis un certains temps, de comportements aux antipodes de nos préceptes islamiques. Ces endroits sacrés sont devenus, par endroits, des repaires pour des délinquants de tout acabit. Ces surfaces affectées au monde des morts sont devenues le théâtre pour des gens qui, sans gêne, s'invitent à des séances de bivouac, laissant derrière eux des tas de restes de victuailles. Ces espaces, où l'on vient se recueillir, se transforment en landes où l'on fait paître le petit bétail. Qu'il relève de la confession musulmane, celles chrétienne ou juive, le mort ne semble plus reposer en paix. On fait l'impasse sur le décor désolant qui s'offre au regard : canettes de bière et tas d'immondices obstruant les allées, clôtures défoncées et autres sépultures saccagées. C'est un secret de Polichinelle. Une évidence niaise.
Dès lors, comment devrait-on interpréter le défilé sournois de bandes de malfrats aux tronches avinées qui, accompagnés de nénettes, s'adonnent, toute honte bue, à leurs vices et à des actes de profanation des lieux, sans que la puissance publique daigne broncher ? Des lieux, dont nombre d'entre eux, sont livrés à l'usure du temps et à la profanation, à l'image du cimetière de Ouled Fayet. On nous affirme, pourtant, qu'un agent de sécurité veille à la tranquillité des lieux sacrés. Une fois sur place, nous avons eu le haut-le-corps et le haut-le cœur de voir en guise de vigile, un attardé mental élire domicile dans un taudis, quémandant la sébile à l'arrivée des cortèges funèbres. Une interrogation nous titille l'esprit : qui des deux parties est atteint de troubles ? Le désaxé qui s'enferme dans un enclos en taule ou celui qui lui a permis d'investir l'espace ? Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, et devant l'absence d'un mouvement associatif, une dame bénévole tente, tant bien que mal, de faire recouvrer au cimetière sa sacralité. D'abord, en débarrassant une partie du cimetière des herbes folles, ensuite en œuvrant, depuis cinq ans, à la mise en terre de 5000 plants (cyprès, saule pleureur, mûrier, etc.) dont une bonne partie a été déracinée par des mains « habiles ».
Au lieu d'encourager la louable initiative et porter main forte à la femme volontaire, on lui réplique de manière aussi sèche qu'effrontée : « Nous n'avons pas de temps à nous occuper des morts, les vivants déjà nous donnent du fil à retordre ». Aux administrés de saisir l'impertinent message !
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Mes grands-parents y sont enterrés. Le premier l'a été en 1930. Le cimetière d'El Kettar était proche de La Casbah où résidait ma famille. » Moh qui habite à la Rampe Louni Arezki en garde toujours une certaine nostalgie.
L'endroit ne peut échapper aux regards de ceux qui transitent par cette rue grouillante de Bab El Oued : ce cimetière qui date de 1838 s'étend à perte de vue. Ce lieu que l'on appelait Dar El Ghrib (La demeure de l'inconnu) puisque n'y étaient « ensevelis » que les étrangers à la cité. L'appellation actuelle, El Kettar, est due aux opérations de distillation de jasmin dans le monument de la Bridja. « Plus de 65 000 tombes se trouvent dans cet espace de 14 ha. Les allées sont encombrées et sont occupées par 1300 tombes », relève Ahmed Djakhnoun, directeur de la Société de gestion des pompes funèbres (EGPFC). Sur les 141 cimetières que compte la wilaya, 45 sont gérés par l'Egpfc, dont 28 sont pour les confessions chrétienne et israélite. El Kettar est l'un des cimetières les plus tentaculaires de la capitale où sont enterrés les morts des quartiers qui l'entourent : La Casbah, Oued Koreich et Bab El Oued dont il épouse les contours. Selon M. Djakhnoun, une étude de faisabilité pour le transfert des corps vers un espace se trouvant du côté du MDN a été menée par le CNERU. Toutefois, les opérations ne peuvent être réalisées en raison de la nature du terrain accidenté et des arbres centenaires, difficiles à déraciner, qui s'y trouvent. « Toutes les allées sont occupées, il en reste certaines que nous devons aménager. Une enveloppe de 20 millions de dinars à été engagée à cet effet et les travaux ne sauront tarder. Seules des réouvertures des tombes sont possibles. On en fait en moyenne 2 à 3 par jour », soutient-il en affirmant que pour libérer les allées, il fallait aussi exhumer les corps, « chose qui n'est pas évidente ». Le cimetière, où reposent d'illustres personnages comme Boudia Rouiched, Papou, K'sentini ou encore El Anka, est sorti de sa sérénité avec l'affaire des faux marbriers, toujours en instruction au niveau de la justice. Accusés de saccage de 17 tombes dans la nuit du 26 au 27 mars dernier, trois marbriers sont passés devant le magistrat près le tribunal de Bab El Oued. Le motif de leur « geste malheureux est, soutient le directeur de l'EGPFC, la concurrence qu'ils se livraient pour s'approprier le marché ». Appréhendés par les agents de sécurité de l'EPIC, ces faux marbriers, âgés de 30 à 40 ans, ont été présentés devant le procureur de la République qui les a mis sous mandat de dépôt. L'un d'eux a été condamné à trois ans de prison, alors que les autres ont été libérés. Des occupants dans le cimetière, il y en avait beaucoup à l'époque. « L'un des impliqués dans l'affaire des ''faux marbriers'' avait une baraque que l'APC a détruite en le faisant bénéficier d'un logement », insiste le directeur. Cependant, ceux qui occupent depuis toujours cet espace qui s'apparente à une grande nécropole sont les Ouchefoun dont l'un des membres fut l'un des premiers fossoyeurs du cimetière en 1880. « Le conservateur actuel occupe les lieux depuis plus de 40 ans. Il a entamé des procédures pour bénéficier d'un logement social participatif auprès de l'APC de La Casbah », relève M. Djakhnoun. Seule satisfaction, La Bridja, monument funéraire qui a été restauré avec l'aide de l'APCA. Cosider s'y est mis pour sa part « pour réhabiliter cet espace qui servait de lieu de repos aux gens venus des différents marchés de la capitale », soutient le directeur. C'est là où sont célébrés le 3e et le 40e jours d'un décès. Avant, on y faisait la prière de l'absent, ensuite, il fut « livré » aux délinquants qui en ont fait leur point d'attache avant qu'il soit récupéré. Pour le directeur, 12 agents de sécurité se relaient pour surveiller le cimetière et font tout pour que les anciennes pratiques ne soient plus de mise.
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EL WATTAN DE MOIS DE JANVIER 2008
Livrés à l'oubli et aux herbes sauvages
Vue sur mer, exposition idéale, voisinage tranquille. Le cimetière musulman d'El Kettar, surplombant la baie d'Alger, fait face à la majestueuse carrière Jaubert. Languide, il étale au soleil sa disposition en étages et dégringole jusqu'au cœur de Bab El Oued, l'un des plus populeux quartiers d'Alger.
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L'odeur poivrée de la menthe sauvage qui a poussé sur certaines tombes embaume l'air. Malgré cette atmosphère sereine, l'endroit est dégradé, mangé par les herbes sauvages. A côté des tombes ornées de carreaux de faïence colorés, des gravats, des parpaings et des détritus s'entassent, donnant au lieu un décor lugubre. Perché sur une superficie de 14 ha, El Kettar est l'un des plus anciens et des plus grands cimetières d'Alger. A l'heure actuelle, il est saturé, ou presque. « La crise du logement ne touche pas uniquement les vivants », ironise un citoyen rencontré sur les lieux. Les habitants de Bab El Oued et de Climat de France notamment sont directement touchés par sa saturation. « Il arrive que quatre ou cinq morts se disputent le même trou », affirme notre interlocuteur avec sa touche d'humour. On déterre les anciens et... place aux « nouveaux » ! La végétation est la reine des lieux. Elle fait parfois le bonheur des riverains. En cette belle matinée de janvier, un vieil homme accompagné de ses petits-enfants s'échine à amasser des touffes d'herbe fraîche qu'il fourre dans des sacs. Renseignement pris, il ne s'agit aucunement d'une quelconque opération de nettoyage : la récolte servira à nourrir le mouton de l'Aïd ! Alger, selon Ahmed Djekhnoun, directeur général de l'Etablissement des pompes funèbres et cimetières (EGPFC), compte 141 cimetières toutes confessions confondues : 106 musulmans, 34 chrétiens et un israélite. Un patrimoine historique et religieux très riche qui a tendance à tomber en ruine. « La plupart de nos cimetières sont dans un état de désolation, je vous l'accorde », reconnaît le directeur général de l'EGPFC. « Il y a eu négligence, notamment durant les années de terrorisme qui ont rendu difficile la gestion de ces endroits. Mais les choses ont changé. Ce sont des lieux sacrés que nous avons repris en main. Nous ne faisons aucune différence de traitement entre les confessions et suivons la même procédure pour l'ensemble des sites, avec, notamment, des opérations de désherbage régulières », a-t-il expliqué. Les cimetières chrétiens et israélites, témoins de la colonisation française, sont de véritables musées à ciel ouvert. On y remonte le temps au gré des épitaphes et des photographies qui ornent les sépultures. A Alger, ces lieux ont connu des fortunes diverses. Malmenés pendant la décennie noire, ils n'ont pas été épargnés par les catastrophes naturelles qui ont touché la capitale ces dernières années. « La plupart des dégradations sont causées par la nature. Quand un olivier sauvage pousse sur une tombe, cela provoque son éclatement », souligne pour sa part Alain Bourdon, trésorier de l'Association pour la sauvegarde des cimetières en Algérie (Asca), dont le siège est basé en France. Les vicissitudes de la nature n'ont pas été, toutefois, les seules à avoir détérioré ces lieux sacrés. `
Profanations
Pour notre interlocuteur, « les cimetières français ont également connu un certain nombre de profanations. Des profanations antichrétiennes et antifrançaises. Il y a aussi des profanations liées à un souci de récupération économique. Le marbre des stèles a été volé. Certains cherchaient aussi dans les tombes des bijoux ou des ossements destinés à la sorcellerie. Enfin, des cimetières ont fait l'objet d'un pur vandalisme. Tout le monde a une part de responsabilité : les autorités françaises n'ont rien fait pendant longtemps, les autorités algériennes ne s'occupaient pas des parties communes et les familles à qui incombe la tâche de l'entretien des sépultures. » Le témoignage d'Alain Bourdon est corroboré de façon claire par les réalités du terrain. Le modeste cimetière chrétien de Aïn Benian porte les stigmates du temps et des inondations du 10 novembre 2001. Bordées par des arbres fantômes, dénaturés par le vent, les tombes grignotées par l'air marin sont, dans la plupart des cas, en bon état. Mais certaines ont le ventre ouvert, le marbre craquelé laissant apparaître des fissures importantes. Les éléments décoratifs en fer forgé ont subi, au fil des ans, les assauts dévastateurs de la pluie. Contigu au cimetière musulman, le cimetière chrétien rassemble des tombeaux de familles aux noms qui fleurent bon le métissage. Casanova, Lancelot, Galiana, Llorca, di Meglio... Séparé de la mer par la route, il a quasiment les pieds dans l'eau, rappelant le cimetière marin chanté par Brassens.
Des vivants côtoient les morts !
Premier saisissement à l'entrée du cimetière : il n'y a pas que des morts ici. A gauche du portail, du linge sèche. La famille du gardien y a organisé sa vie. Un chien jaune garde l'entrée d'une chapelle mortuaire, transformée en « annexe » d'un poulailler. Une jeune fille prend le soleil sur un muret et s'enfuit en courant à la vue des visiteurs. Reste un drap qui flotte dans le silence. Et une étrange sensation : comment les vivants cohabitent-ils avec les morts ? Mais ce n'est rien encore... Au cimetière Sidi Yahia vivotent 34 familles. Une situation qui dure depuis des dizaines d'années. Seifdine, jeune homme de 32 ans au sourire doux et désabusé, sera notre guide. Il est né ici, au milieu des tombes. Alors que le cimetière semble assez bien entretenu, les familles s'entassent autour du mausolée du saint Sidi Yahia. Leur histoire personnelle se confond avec la grande Histoire : en 1949, après l'explosion d'une bombe dans La Casbah, des citoyens trouvent refuge ici, dans des habitations qui, alors, se trouvaient en dehors de l'enceinte du cimetière. Lorsque celui-ci est étendu, ils se retrouvent, du coup, à l'intérieur. Chassées par le terrorisme au début des années 1990, d'autres familles sont venues s'installer ici « à titre provisoire ». Mais le provisoire s'est installé dans la durée. Autour du mausolée, les habitations s'imbriquent. La présence de télévisions, de paraboles et de frigidaires crée une sorte de discordance avec la situation sanitaire déplorable. Les intérieurs soignés n'empêchent pas la misère de suinter. Les WC sont dans un piteux état et, après le tremblement de terre de mai 2003, un pan de leur mur s'est même effondré. Les habitations sont terriblement humides et les eaux pluviales dégoulinent à travers les plafonds en tôle ondulée. « Les élus viennent, regardent, font des promesses mais il ne se passe jamais rien. Mon grand-père est rongé par le froid », regrette Seifdine, désignant la peinture écaillée qui s'étale au-dessus du vieil homme alité. Mimoun, l'un des doyens du lieu, a la peau burinée, de petits yeux noirs et vifs et le rire facile. Il montre sa chambre de 16 m2, qu'il partage avec sa femme et 7 autres membres de sa famille. Deux lits sont faits. Le lieu contient une armoire, une commode, un frigo et une vieille cuisinière. C'est tout. Mimoun est arrivé ici en 1955 et n'a pas perdu espoir de déménager. Pour le moment, il montre du doigt les larges traces d'humidité qui rongent les murs et peste contre les insectes qui envahissent l'endroit, surtout l'été. Dehors, Seifdine se faufile entre les tombes pour nous montrer l'endroit où un égout déverse ses eaux usées à ciel ouvert, faisant courir aux habitants des risques de maladie. Pour autant, cet endroit oublié de tous n'en finit pas d'accueillir des nouveaux venus : une famille s'y est installée il y a 3 jours à peine... De nombreux enfants s'égaillent dans les tombes. Drôle d'endroit pour jouer à cache-cache ! « Ce n'est pas normal de grandir dans un cimetière. Beaucoup de gens, ici, ont des maladies mentales », explique Seifdine. La peur de la mort prend ici une résonance particulière et les habitants redoutent un prochain tremblement de terre. Car ils savent que personne ne viendra les aider. Cette situation n'est pas pourtant spécifique au cimetière de Sidi Yahia, 106 familles habitent à El Alia. A l'opposé de cette misère humaine, le cimetière chrétien d'El Madania (ex-Salembier) est ce qu'on pourrait appeler un cimetière... résidentiel. Situé sur les hauteurs d'Alger, il est clôturé par un haut mur d'enceinte immaculé. Un grand et lourd portail en fer s'ouvre sur un très bel endroit, au charme suranné. Le cimetière a gardé son lustre d'antan. De jolis bancs en pierre, de nombreuses fontaines aujourd'hui taries et sans doute l'une des plus belles vues sur Alger et sa baie. Une image de carte postale ! Les lieux semblent bien entretenus. Les pouvoir publics, faut-il le souligner, ont fait des efforts pour réhabiliter les nécropoles de la capitale à l'instar du cimetière de Saint Eugène, à Bologhine, visité par le président français Jacques Chirac en mars 2003. « Le haut du cimetière est en très mauvais état, mais j'ai fait le pari de le rénover », explique le premier responsable de l'EGPFC, dont les bureaux donnent directement sur le cimetière. « 80% du lieu sont en bon état. Même si l'entretien des tombes revient aux privés, nous en avons remis certaines en état, notamment celles qui avaient été profanées », dit-il en montrant des coulées de béton récentes. Les palmiers donnent un air de villégiature au plus grand cimetière chrétien d'Alger (18 ha). Ici, sont enterrés des hommes de lettres, des politiques, des consuls, des proviseurs... Les plus grandes familles sont enterrées dans la partie basse du cimetière et les militaires ont leur propre carré, remis à neuf. Les croix blanches et trapues parsèment une herbe veloutée. L'exception : une tombe, plus haute, plus large, entourée d'un grillage ouvragé. C'est celle de Mme Garcin, décédée le13 octobre 1894 et mariée en 1831 à Breuil, maître cordonnier des Zouaves. Il s'agirait du premier mariage d'une Française en Algérie. Une autre porte s'ouvre et c'est le cimetière israélite. Les inscriptions en hébreux côtoient l'alphabet latin. Des photographies laissent entrevoir une moustache passée de mode ou une mise en plis impeccable. Des sourires figés dans une jeunesse oubliée. Ce cimetière possède deux magnifiques monuments restaurés dans le style oriental, dont un abrite les restes de plusieurs grands rabbins revenus d'Espagne au XVè siècle. Les tombes sont plus souvent entourées de béton et non de terre battue, ce qui évite aux herbes sauvages de pousser dans tous les sens. Malgré tout, la nature se développe sous les dalles, craquelle le béton et certains tombeaux sont de guingois suite aux récentes secousses sismiques. Au-dessus de ces tombes juives, la basilique Notre-Dame d'Afrique veille, ses ocres se détachant sur le bleu du ciel. Soudain, l'appel à la prière résonne. La croix, l'étoile et le croissant sont réunis dans ce lieu paisible.
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65 OOO tombes et des allées détériorées
Mes grands-parents y sont enterrés. Le premier l'a été en 1930. Le cimetière d'El Kettar était proche de La Casbah où résidait ma famille. » Moh qui habite à la Rampe Louni Arezki en garde toujours une certaine nostalgie.
L'endroit ne peut échapper aux regards de ceux qui transitent par cette rue grouillante de Bab El Oued : ce cimetière qui date de 1838 s'étend à perte de vue. Ce lieu que l'on appelait Dar El Ghrib (La demeure de l'inconnu) puisque n'y étaient « ensevelis » que les étrangers à la cité. L'appellation actuelle, El Kettar, est due aux opérations de distillation de jasmin dans le monument de la Bridja. « Plus de 65 000 tombes se trouvent dans cet espace de 14 ha. Les allées sont encombrées et sont occupées par 1300 tombes », relève Ahmed Djakhnoun, directeur de la Société de gestion des pompes funèbres (EGPFC). Sur les 141 cimetières que compte la wilaya, 45 sont gérés par l'Egpfc, dont 28 sont pour les confessions chrétienne et israélite. El Kettar est l'un des cimetières les plus tentaculaires de la capitale où sont enterrés les morts des quartiers qui l'entourent : La Casbah, Oued Koreich et Bab El Oued dont il épouse les contours. Selon M. Djakhnoun, une étude de faisabilité pour le transfert des corps vers un espace se trouvant du côté du MDN a été menée par le CNERU. Toutefois, les opérations ne peuvent être réalisées en raison de la nature du terrain accidenté et des arbres centenaires, difficiles à déraciner, qui s'y trouvent. « Toutes les allées sont occupées, il en reste certaines que nous devons aménager. Une enveloppe de 20 millions de dinars à été engagée à cet effet et les travaux ne sauront tarder. Seules des réouvertures des tombes sont possibles. On en fait en moyenne 2 à 3 par jour », soutient-il en affirmant que pour libérer les allées, il fallait aussi exhumer les corps, « chose qui n'est pas évidente ». Le cimetière, où reposent d'illustres personnages comme Boudia Rouiched, Papou, K'sentini ou encore El Anka, est sorti de sa sérénité avec l'affaire des faux marbriers, toujours en instruction au niveau de la justice. Accusés de saccage de 17 tombes dans la nuit du 26 au 27 mars dernier, trois marbriers sont passés devant le magistrat près le tribunal de Bab El Oued. Le motif de leur « geste malheureux est, soutient le directeur de l'EGPFC, la concurrence qu'ils se livraient pour s'approprier le marché ». Appréhendés par les agents de sécurité de l'EPIC, ces faux marbriers, âgés de 30 à 40 ans, ont été présentés devant le procureur de la République qui les a mis sous mandat de dépôt. L'un d'eux a été condamné à trois ans de prison, alors que les autres ont été libérés. Des occupants dans le cimetière, il y en avait beaucoup à l'époque. « L'un des impliqués dans l'affaire des ''faux marbriers'' avait une baraque que l'APC a détruite en le faisant bénéficier d'un logement », insiste le directeur. Cependant, ceux qui occupent depuis toujours cet espace qui s'apparente à une grande nécropole sont les Ouchefoun dont l'un des membres fut l'un des premiers fossoyeurs du cimetière en 1880. « Le conservateur actuel occupe les lieux depuis plus de 40 ans. Il a entamé des procédures pour bénéficier d'un logement social participatif auprès de l'APC de La Casbah », relève M. Djakhnoun. Seule satisfaction, La Bridja, monument funéraire qui a été restauré avec l'aide de l'APCA. Cosider s'y est mis pour sa part « pour réhabiliter cet espace qui servait de lieu de repos aux gens venus des différents marchés de la capitale », soutient le directeur. C'est là où sont célébrés le 3e et le 40e jours d'un décès. Avant, on y faisait la prière de l'absent, ensuite, il fut « livré » aux délinquants qui en ont fait leur point d'attache avant qu'il soit récupéré. Pour le directeur, 12 agents de sécurité se relaient pour surveiller le cimetière et font tout pour que les anciennes pratiques ne soient plus de mise.
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Accusés de saccage de tombes au cimetière d'El KEttar
Trois individus écroués
Accuses de vol et de dégradation de tombes au niveau du cimetière musulman d'El Kettar, trois individus ont été écroués, hier, après avoir comparu devant le procureur de la république près le tribunal de Bab El Oued. Les mis en cause, a-t-on appris de sources sûres, ont procédé, il y a quelques semaines, au saccage de 17 tombes. Des actes qui ont fait réagir l'Etablissement de gestion des pompes funèbres et des cimetières de la capitale (EGPFC), qui, aussitôt mis au courant de l'incident, a déposé plainte. Après une enquête diligentée par les services de la Sûreté nationale, trois individus ont été arrêtés. Selon le directeur de l'EGPFC Djeknoun Ahmed, les mis en cause ne sont autre que de faux marbriers activant au sein même du cimetière d'El Kettar. Pris d'un accès de jalousie incompréhensible, les trois marbriers concurrents ont procédé au saccage systématique des tombes construites par chacun d'entre eux. «Aveuglés par des buts mercantiles des plus vils, lesdits marbriers, a ajouté M. Djeknoun, ont piétiné toute règle de respect ou de considération pour ce lieu saint». D'après notre interlocuteur, les trois marbriers indélicats ont été placés sous mandat de dépôt. Profitant de l'occasion, le directeur de l'EGPFC a tenu à assurer que dorénavant, aucun acte de saccage ou de dégradation dans les cimetières de la capitale ne sera toléré et que son auteur sera sanctionné. Lieu de prédilection pour les voyous, les délinquants et autres drogués, le cimetière d'El Kettar, a affirmé M. Djeknoun, n'est plus comme avant. «Depuis cinq ans, aucun acte de saccage ou de vandalisme n'a été enregistré à travers tous les cimetières de la capitale», a-t-il relevé. Pour mieux entretenir les dix-sept cimetières gérées par cet Epic, des agents de sécurité sont installés à travers tous les cimetières, «chrétiens, juifs ou musulmans de la wilaya d'Alger», a-t-il encore ajouté.
Aomar Fekrache
Cimetières d’Alger : paix, repos, des notions à revisiter
Transformés en lieux de débauche
dimanche 26 juin 2005.
Les morts « dépouillés » à El Kettar L’exemple d’El Kettar, ce vieux cimetière d’Alger, créé vers 1838, est des plus désolants. Les tombes des ancêtres tombent en ruine. Certaines sont complètement détruites, d’autres sont sans pierres tombales et une partie est piétinée par inadvertance par des passants qui peinent à trouver un chemin au milieu des herbes folles. Des détritus, des débris de bouteilles d’alcool, des restes de nourriture et des bouteilles en plastique parsèment la surface de ce lieu sacré. Aujourd’hui, El Kettar n’est plus un lieu de recueil à la mémoire des morts mais juste un raccourci permettant de rejoindre le quartier de Climat de France. Des citoyens, l’esprit occupé par les tracas du quotidien, ne regardent même plus où ils mettent les pieds. Qu’El Kettar soit utilisé comme un raccourci est un moindre mal devant l’autre usage du cimetière, une fois la nuit tombée. Le propriétaire d’une maison au milieu de cette nécropole affirme, avec regrets, que « le cimetière abrite, une fois la nuit tombée, un nombre important de dépravés qui ont transformé ce lieu de culte en buvette en plein air et en un lieu de débauche. Les boissons alcoolisées et les femmes de mœurs légères sont au cœur des bagarres quotidiennes qui animent les nuits d’El Kettar ». « C’est de cette manière que notre jeunesse respecte les morts. C’est vraiment désolant. A notre époque, nous ne nous aventurions même pas pour une visite à partir d’une certaine heure », déclare M. Arbadji Mahmoud, le président de l’Association pour la préservation des cimetières d’Alger (APCA). Partageant cet avis, un des six gardiens du cimetière affirme ne pas pouvoir affronter les jeunes délinquants qui viennent occuper le cimetière dès la fin de la journée : « Nous ne pouvons pas faire face à ces jeunes munis d’armes blanches alors que nous, nous n’avons que nos mains nues. Nous avons signalé leur présence, c’est tout ce que nous pouvons faire. » Le gardien précise que la surveillance du cimetière est programmée juste pour la journée jusqu’à 19 heures. Après cette heure, les « morts » sont livrés à « eux-mêmes ». C’est le cas de le dire puisque, à la tombée de la nuit, de jeunes délinquants, outils en mains, dégarnissent les tombes des pièces en céramique et de la pierre tombale en marbre. Ces objets volés sont pansés et revendus, au petit matin, juste à l’entrée du cimetière. « Nous avons récupéré plus d’une dizaine de pierres tombales volées et cachées entre des tombes », a affirmé le gardien du cimetière. Ces « commerçants sans scrupules » sont connus puisqu’ils pratiquent leur commerce à l’entrée même du cimetière. Rien n’est fait pour protéger les « morts ». M. Arbadji a affirmé qu’une correspondance a été adressée au premier responsable de la Sûreté de la wilaya d’Alger pour dénoncer ces actes de vandalisme mais aucune mesure n’a été prise.
La Bridja, une réhabilitation de l’histoire Seule face au laisser-aller, l’Association pour la préservation des cimetières d’Alger tente depuis des années de réhabiliter les cimetières de la capitale. Elle a réussi, après deux ans de « porte-à-porte » à obtenir l’aide de l’entreprise Cosider pour restaurer la Bridja. Un lieu où étaient, jadis, distillés les bouquets de jasmins pour extraire le nectar. C’est de cette opération de distillation que le nom du cimetière El Kettar -distillation en arabe signifie El Kettar- est tiré. Ce monument construit à l’époque ottomane abritait autrefois la célébration du 3ème jour d’un décès ou encore le 40ème jour. La prière de l’absent y était également pratiquée à l’époque coloniale. Mais après l’indépendance, ce lieu a été complètement abandonné et tombait en ruine. Des sans-abri, des alcooliques ou encore de jeunes vagabonds venaient passer leurs nuits à la Bridja au milieu d’un amas de saletés, d’excréments et d’une odeur nauséabonde insupportable. Aujourd’hui, l’APCA a réussi à rénover à 90% ce lieu historique. Mais malgré la présence des ouvriers de Cosider, de jeunes gens squattent toujours cet endroit. L’un d’eux, « le Sétifien » comme le désignent ses amis de circonstance, est endormi à même le sol, un autre est assis sur une tombe attendant un ami. Ce dernier ne tarde pas à arriver et parle à voix basse de « marchandises » avec son ami. Une scène qui se déroule sous les yeux des gardiens qui « ne peuvent rien faire ». Zoubir, le petit-fils d’un des premiers fossoyeurs d’El Kettar, s’approche de la tombe de son arrière-grand-père qui était écrasée par le poids du jeune délinquant. Ce dernier, sans se redresser, demande : « Tu veux que je la nettoie, vieux ? » Zoubir fait un signe de la tête pour signifier son refus et explique : « Mon arrière-grand-père, Ouchfoun M’hamed, est le premier fossoyeur d’El Kettar du temps des Turcs, aux environs de 1880. » Zoubir est lui-même conservateur d’El Kettar après la mort de son frère chahid Ouchfoun Hacène (1902-1957). C’est auprès de Zoubir qu’on a appris que le cimetière d’El Kettar a été créé vers 1838 par le gouvernement français afin de regrouper en un seul cimetière tous les cimetières qui constituaient une ceinture autour d’Alger. Un lieu qui était conservé et préservé par la famille Ouchfoun depuis plus d’un siècle. Aujourd’hui, en voyant l’état de dégradation de cet endroit, Zoubir ne veut plus rester. Il se rappelle les moudjahidine qui venaient s’abriter dans la maison du fossoyeur, détruite depuis deux ans. Il se rappelle Arbadji Abderrahmane, Oudelha Ali, dit yeux bleus, Ramel (Hadji Othmane), tous tués par l’armée française à la Casbah. A El Kettar, il n’y a pas seulement ces souvenirs de la guerre de libération, il y a aussi le souvenir d’illustres personnages enterrés dans ce cimetière, comme Mohamed Boudia, Rachid K’sentini, Dahmane El Harrachi, Papou, Fadhila D’ziria, Rouiched... L’histoire d’un pays. Une époque.
Restituer la sacralité des sépultures C’est pour préserver ces mémoires que l’APCA a été créée en 1990. Considérant que l’état d’abandon et de profonde usure n’augure aucun signe de culture et n’est pas pour honorer le peuple algérien qui, d’habitude, est attaché à son patrimoine ancestral et respecte et sacralise, particulièrement, les tombes de ses parents et de ses ancêtres, l’APCA a décidé d’agir. Pour commencer, l’association a trouvé aide auprès de Cosider pour réhabiliter la Bridja. Elle a réalisé deux journées de volontariat avec l’aide du président de l’Assemblée populaire de la wilaya d’Alger en janvier et avril derniers. Une commission de wilaya a également été créée afin d’élaborer un programme annuel des actions à mener pour la restauration des 141 cimetières que compte la capitale, dont 34 chrétiens et un juif. Malheureusement, depuis sa création, les activités de cette commission sont gelées à cause de l’absence de la présidente. Ne baissant pas les bras, les membres de l’APCA proposent une ébauche de programme d’action en aspirant à l’aide des pouvoirs publics. Il est aussi question d’actions de sensibilisation auprès des citoyens pour qu’ils consacrent un peu de leur temps à cette œuvre de bienfaisance. A ces derniers, l’APCA demande également de participer à des activités de désherbage, d’épierrage, d’aménagement des allées, de construction qui se feront par des entreprises publiques (EGPFC) ou privées. Cette association réussira peut-être à éveiller les consciences des jeunes Algériens pour restituer la sacralité des sépultures. Elle réussira peut-être aussi à leur faire comprendre que respecter les cimetières est aussi une manière pour chacun de nous de préparer sa future demeure. La demeure éternelle.
Par Hasna Yacoub
Source : latribune-online.com
LE CIMETIERE D'EL KETTAR
AU COUR DE MA VISITE LE MOIS D'AOUT 2008
EN HAUT L'ENTREE DU CIMETIERE D'EL KETTAR
VUE SUR BAB EL OUED "HAUT" A PARTIR DU CIMETIERE D'EL KETTAR
VUE SUR BAB EL OUED COTE ST EUGENE A PARTIR D'EL KETTAR
VUE PANORAMIQUE A PARTIR DU CIMETIERE D'EL KETTAR
VUE SUR LE VERSANT SUD CIMETIERE D'EL KETTAR
VUE SUR LE VERSANT NORD CIMETIERE EL KETTAR
ALLEE SUPERIEUR DU CIMETIERE D'EL KETTAR
LA TOMBE DE MA FAMILLE (MON FRERE, MON PERE, MA MERE)
Vous remarquerez que les vandales sont passer par là.....
Destruction de la partie basse.
L'ALLEE DEVANT LA TOMBE DE MES PARENTS
voici ce qu'on appelle l'entretien des Allées,?......
LES HERBES SAUVAGES ET CE QUI RESTE DES ALLES....
MA FILLE ARRACHANT LES VIEILLES HERBES DEVANT LA TOMBE DE CES GRANDS PARENTS.
PLUS BAS DU CIMETIERE DES BOUTEILLES DE PLASTIQUES PARTOUT
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